L’industrie verte, les filières d’avenir

L’industrie verte c’est tout simplement, dans le discours des spécialistes de l’industrie, l’industrie de l’avenir. Comme le rappellent les Propositions des pilotes pour le projet de loi Industrie Verte  publiées par le Ministère de l’Economie, l’industrie doit diminuer ses émissions de 50 % d’ici 2030 pour atteindre les objectifs de neutralité carbone. Pour Guillaume Kasbarian, député d’Eure-et-Loir et rédacteur de ce rapport, « le cap fixé est clair : faire de la France la première nation européenne de l’industrie verte. Réindustrialiser la France et atteindre nos objectifs de décarbonation, en mobilisant toutes les forces vives de nos territoires ».  Les cinq grands projets ouverts par la proposition de loi « Industrie Verte » sont les suivants : transformer la fiscalité pour faire grandir l’industrie verte ; ouvrir des usines, réhabiliter des friches, mettre à disposition des terrains ; produire, commander et acheter en France ; financer l’industrie verte française et, enfin, former aux métiers de l’industrie verte.

L’industrie verte, ce ne sont pas seulement des projets de loi, ce sont avant tout des entreprises et des spécialistes qui œuvrent déjà, sur le terrain, pour transformer l’industrie et concevoir des méthodes de production durables. Les secteurs moteurs de l’industrie verte référencés par le Ministère de l’Economie sont les suivants :

• Batteries et métaux
• Electrolyseurs
• Pompes à chaleur
• Nucléaire de nouvelle génération
• Photovoltaïque & Eolien et autres énergies renouvelables
• Capture, utilisation et stockage du carbone
• Semi-conducteurs
• Réseaux électriques

La production d’énergies renouvelables est, au sein de l’industrie française, l’un des secteurs les plus en vue de l’industrie verte. Selon une étude de l’Agence Internationale de l’Energie, les énergies renouvelables devraient représenter plus de 80 % de la production électrique mondiale d’ici 2050.

En France, la start-up Carbon a annoncé la mise en place de sa première usine de fabrication de produits photovoltaïques à Fos-sur-Mer, sur le Grand Port Maritime de Marseille. Celle-ci sera mise en service dès 2025 et la start-up ambitionne, à partir de cette unité de production, de créer l’une des plus grandes « giga-factory » européenne de panneaux solaires en 2025. Ce projet doit permettre, selon le président de la start-up, d’être « porteur du dynamisme du photovoltaïque français en Europe et dans le monde ».

La production d’hydrogène vert connait, ces dernières années, un véritable essor. Comme le souligne le Ministère de l’Economie, l’essentiel de la production mondiale d’hydrogène génère actuellement du CO₂ : environ 116 millions de tonnes d’hydrogène sont produites par an dans le monde dont seulement 1 % provient d’hydrogène vert. La production d’hydrogène vert constitue donc, dans l’optique de la transition écologique de l’industrie, un défi majeur.

L’une des dynamiques phares de l’hydrogène vert est menée par l’entreprise Hy2Gen France et le projet Hynovera. L’industrie souhaite produire des carburants renouvelables (kérosène, diesel, méthanol) à partir d’hydrogène vert de plaquettes de bois. La nouvelle usine de production d’hydrogène vert et de biocarburants remplacera, à l’horizon 2028, l’ancienne centrale à charbon de Gardanne, dont la reconversion douloureuse est un motif d’inquiétude dans la région. Cyril Dufau-Sansot, président d’Hy2Gen France, souligne le bénéfice environnemental de ce projet : « Notre usine émettra entre 90 et 95 % de CO₂ en moins qu’un site de fabrication de carburant classique. Rien que pour la production, notre site devrait éviter l’émission de 200.000 à 300.000 tonnes de dioxyde de carbone en moins chaque année lorsqu’il tournera à plein régime. »

L’industrie verte se développe également par la reconversion d’industries dites « polluantes » qui devient, à présent, un enjeu majeur de réindustrialisation et de transition écologique. C’est notamment le cas de l’industrie textile qui, par des dispositifs de circuits courts et des innovations du modèle de production, retrouve une deuxième jeunesse.

L’entreprise 1083, spécialisée dans la production de jeans, a ainsi fait du « made in France » le fer de lance de sa politique de développement. Depuis plusieurs années, pas un bouton de jean n’est conçu en France. L’industriel Thomas Hurriez a donc travaillé avec deux entreprises locales, spécialisées dans la production de clous de pneus, pour produire des boutons français pour des jeans français ! Créant ainsi « une économie circulaire simple et à portée humaine », l’entreprise 1083 fait du circuit court un pilier stratégique de l’industrie verte.

L’industrie verte, ce sont également des métiers et des professions qui se développent pour soutenir cette forte croissance du secteur industriel. Voici quelques métiers phares de l’industrie verte (Source : Annuaire des métiers Apec) :

Ingénierie-R&D

• Hydraulicien.ne
• Ingénieur.e d’études environnement
• Ingénieur.e d’études réseaux d’énergie
• Ingénieur.e en biotechnologies
• Ingénieur.e énergies
• Ingénieur.e en efficacité énergétique
• Ingénieur.e énergies renouvelables

Qualité, hygiène et sécurité

• Directeur.rice de développement durable
• Directeur.rice QHSE
• Ingénieur.e HSE
• Responsable HSE

Pour faire face à ce besoin de main d’œuvre considérable, les Propositions des pilotes pour le projet de loi Industrie Verte ont faits de la formation un axe stratégique du développement de l’industrie verte : création de nouvelles formations, renforcement des filières existantes… Les futurs professionnels de l’industrie vont bénéficier de nouveaux tremplins pour se former, au mieux, aux exigences de l’industrie de demain.

Avis aux professionnels de l’industrie, l’industrie verte a de beaux jours devant elle !